Le « Collectif Pédopsy93 » qui regroupe l’ensemble des services de pédopsychiatrie de Seine-Saint-Denis a publié une Tribune dans le journal « Le Monde » daté du 25 novembre pour alerter le gouvernement sur la situation de la pédopsychiatrie dans le département.
Oui, par manque de moyens, la pédopsychiatrie doit, depuis des années, trier les enfants…
Quelques extraits…
Qui prendre en soins lorsque l’on ne peut pas prendre tout le monde en soins ? Les enfants les plus gravement atteints, car ils n’ont pas d’autre lieu de soins que les nôtres ? Les adolescents suicidaires, car leurs vies sont menacées ? Les plus petits, car on aura plus de chances d’infléchir leur trajectoire développementale ? Les cas les plus « légers », car ils prendront moins de temps pour être soignés ? Bébés, enfants, ados ?
L’attente pour un premier rendez-vous atteint 18 mois dans les villes de Seine St Denis. Au rythme du développement de l’enfant, ces délais sont insupportables, et la plupart du temps les difficultés se seront aggravées.
Ici plus qu’ailleurs, beaucoup sont touchés par l’autisme.Les services de pédopsychiatrie comptent 20 % d’enfants autistes dans leurs files actives [patients vus au moins une fois dans l’année], 550 enfants pour un seul service. Les moyens alloués à la pédopsychiatrie pour exercer sa mission complémentaire des écoles et des établissements spécialisés, et prendre en soins les enfants autistes, sont limités : cinq hôpitaux de jour pour tout le département. Pour une place disponible, sept enfants sont adressés. Comment s’effectue ce « tri », au nom de quelle éthique ? Admettrait-on qu’une seule chimiothérapie disponible oblige à choisir entre trois enfants cancéreux ?